dimanche 19 avril 2009

LAOS

Je quitte donc la République Populaire de Chine pour le Laos en quête de montagnes et forêts tropicales et surtout d'un lieu calme. Aussitôt la frontière passée (Boten), les visages changent, plus souriants, plus détendus... bienvenue dans la nonchalance typique d'Asie du sud-est.





Je file direct a Luang nam tha empli de bonheur, ce sentiment éprouvé à chaque passage de frontière, l'excitation d'une chose nouvelle, l'esprit du voyage..

A peine arrivé dans le village de Luang nam tha, je suis pris de stupeur! Je descends rapidement de mon nuage, même plus, je rate deux marches et m'écrase face contre terre!! C'est ultra touristique! Mes rêves s'envolent aussi facilement que les épis d'une fleur de pissenlit soufflés par le mistral du pays du Sault et du Ventoux.. (ne vous méprenez pas je suis pas devenu un hippie ni un poète!!! juste une dédicace.. i'm crevard for ever!). Entre mes désirs et mon arrivée de Chine le contraste est trop frappant, il y a des guesthouses à tout les coins de rue, tout est marqué en anglais, et surtout la région est un haut lieu de trek pour toutes sortes de touristes! Force est de constater que le Laos n'est plus un pays pour les backpackers (routards) en recherche de certaines sensations mais un lieu de vacances comme ses voisins, la Thaïlande, le Vietnam... «les clubs med d'asie!».

Après deux nuits je décide donc de m'enfoncer plus au nord dans le village de Muang sing, puis n'en ayant pas assez, de remonter plus encore à quelques kilomètres de la frontière chinoise où je déniche une guesthouse isolée (dénichée parce que je voyage sans guide), au milieu des cultures légumières des villages traditionnels laos avoisinants.





J'y trouve du repos, de la réflexion, agrémentés par quelques ballades dans les villages Ackas et Yaos.





Je serai par deux fois invité (par les employés de ma guesthouse) dans des familles fêtant une nouvelle bâtisse et un mariage. Dégustation de cuisine laosienne et surtout du fameux laolao, alcool de riz tord-boyau faisant partie intégrante de leur culture!!






Malgré cet isolement tant recherché le mal est fait! Je vogue sur une planète pessimiste en observant l'évolution économique de notre ère. Même ici loin de tout, l'économie avance à grands pas, favorisée par une ouverture récente du commerce avec la Chine. Les montagnes sont défrichées pour y cultiver les hévéas, les cultures céréalières sont remplacés par les champs de canne à sucre, et le tout brulé après les récoltes, tuant ainsi la biodiversité végétale et animale des dernières forêts humides de notre planète (discours certes bateau pour certain mais prenant pour moi...).









Après deux semaines je reprends la route vers le village de Nong khiaw, bordant la rivière Nam Ou, situé dans une magnifique vallée aux montagnes escarpées recouvertes de végétation tropicale. Impossible culture sur ces versants... j'apprécie grandement ce lieu.






Mon moral reste plus ou moins le même, sauf qu'ici entouré de touristes (comme moi...) je crache mon venin! J'essaie de sensibiliser les gens sur certains points, notamment sur la consommation abusive de sacs plastiques, de bouteilles d'eau et piles non-rechargeables dans un pays où le mot recyclage n'existe pas!! Une anecdote me vient souvent: beaucoup d'occidentaux sont affligés quand ils voient les locaux jeter les sacs plastiques, surtout lors des transport en bus, et se donnent bonne conscience en jetant les leurs dans une poubelle (qu'on met souvent quelques temps à trouver..). Mais ont-ils pensé où va finir cette poubelle? Evidemment dans la nature, ou brulée!! Trop souvent on oublie de prendre le problème à la base, c'est à dire refuser un sac pour deux bananes ou une noix de coco!! Mon moral est au combat!! Le tourisme irresponsable je le démolis en tongs!

Après dix jours je décide de redescendre vers Luang Prabang, ville inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO .



Les temples bouddhistes sont des éléments incontournables de la ville, de son histoire et de sa culture.





La ville est située sur les rives du Mékong , ce fameux fleuve qui prend sa source au Tibet, est par le débit le 3ème d'Asie et le 8ème au monde. Il parcourt quelques 4500 km et traverse successivement la Chine, le Laos (dont il dessine par endroits la frontière avec le Myanmar et la Thaïlande), le Cambodge et enfin le Vietnam, où son fameux delta débouche sur la mer de Chine Méridionale.



L'atmosphère particulière qui y règne est bienfaisante, j'y retrouve un peu de sagesse et d'apaisement... mais mes idées ne changent pas!!


Il est temps de se diriger en Thaïlande où je dois retrouver ma crevarde de compagne pour aller se prélasser sous les cocotiers en attendant la venue de sa maman....
Le voyage jusqu'à la Thaïlande se fera en deux jours, en bateau sur le Mékong , paisible et agréable...