jeudi 29 octobre 2009

du 15 au 23 octobre
Un petit regard triste vers Lara... et je file prendre le bus pour Kubah National Park, à quelques kilomètres de Kuching où apparemment je devrais trouver des bungalows dans la jungle à prix correct. Seulement arrivé sur place, les soi-disant bungalows sont en réhabilitation et les autres chambres disponibles sont pleines!! ah! Quelle veine!! Elle commence bien ma virée en solitaire...


Sans trop réfléchir je rebrousse donc chemin, mais en faisant du stop (ne voulant pas me farcir les quelques trois kilomètres que je venais juste de marcher sous un accablant soleil tropical...). Pas même dix minutes d'attente et c'est un malaisien d'origine chinoise qui s'étonne de la présence d'un "blanc touriste" sur une route déserte, en train de tendre un doigt lui rappelant cette étrange façon qu'ont ces individus d'arrêter une voiture...



Il s'appelle Habee et va livrer des noix de coco (issues de son exploitation) à Kuching (ma supposée destination). Je lui raconte donc ce qui m'amène dans les parages, et comprenant que mes plans des jours prochains sont malléables il me propose de le suivre, pour visiter sa plantation dont il m'expliquera le fonctionnement (au point d'en détailler les chiffres...). Tant d'hectares, de cocotiers, de travailleurs, d'investissements... Il confirme une de mes croyances sur les chinois... Ils ont le business dans la tête! Le soir je suis invité dans un restaurant calme au bord de la rivière avec trois de ses amis (chinois et hommes d'affaire également..) où j'apprendrai la façon de boire ou plutôt de se saoûler façon asiatique... (quand ils boivent ce n'est généralement pas pour goûter comme nous pouvons le faire avec un bon vin ou un verre de Scotch, mais pour se saoûler...) expérience on ne peut plus intéressante ma foi, surtout que moi je ne bois pas! Nous, occidentaux, avons quand même beaucoup à apprendre sur la façon de se comporter lorsqu'on est saoûl...



Apres une nuit courte chez Habee, je reprends donc la route vers le nord, n'ayant pas de destination précise, juste le nord...
Il est environ dix heures du matin quand je retends le pouce et c'est un policier de Kuala Lumpur, ici pour affaire personnelle, qui sera mon premier hôte sur quelques petits kilomètres. Juste le temps de lui raconter la mésaventure que nous avons subie avec Lara à Cameron Highlands quelques mois plus tôt, et donc mes appréciations personnelles sur les compétences de la police malaise (dans les deux sens du mot... hihihi!!). Il me dépose et me gratifie d'un billet de 50 ringgit (trois nuits d'hôtel par exemple..) comme pour s'excuser (je présume) de l'incompétence de ces collègues... et c'est en disant un "non" poli à l'occidentale que je prends le billet, pour ne point offenser sa sensibilité asiatique...
Ravi, je reprends la route avec Xeen et son ouvrier bangladais qui, après une cinquantaine de kilomètres, m'inviteront à prendre le déjeuner, et après une photo souvenir, me donneront un chapeau de paille pour les marches ensoleillées... que demander de mieux!!




Donc le ventre bien plein je repars et suis embarqué une nouvelle fois par Abu et Mr Kelara sur plus de 500 km!!! Ils vont dans la région de Mukah pour rencontrer des ouvriers qui travaillent pour eux dans les plantations de palmiers à huile...!! Oui j'ai bien dit pour eux!! Je suis embarqué avec des propriétaires terriens qui participent à la destruction des forêts tropicales de notre planête... eh bein merde!! (excusez l'expression mais là...). Et qui vont en plus m'inviter à passer le week-end avec eux! Petite hésitation... mais bien sûr que je vais y aller, être immergé dans le coeur du problème écologique que nous dénonçons à longueur de temps, faut pas râter une telle occasion mordi!!!




Je passerai donc trois jours deux nuits avec mes nouveaux compagnons (tout à leur frais... je crache dans la soupe mais je bois dedans... hihihi!! ) qui sont vraiment sympathiques même si nous sommes totalement opposés sur la question de préserver les dernières forêts tropicales. Moi je leur parle de DESTRUCTION des forêts et eux me répondent DÉVELOPPEMENT de terres inutilisées... et ce ne sont pas mes arguments de petit voyageur blanc qui vont leur faire changer d'avis...





Ensemble nous explorons les alentours de Mukah, à la rencontre d'autres propriétaires et de locaux travaillant dans ces exploitations. J'apprends beaucoup sur la culture de ce fameux palmier et de la façon dont elle se developpe... que dire de plus... à part qu'il ne nous reste plus qu'à espérer que la conscience de leurs actes les rattrape un de ces jours...
Néanmoins j'ai passé 3 jours agréables avec mes amis destructeurs, à bavarder, pêcher... visite de villages (longhouses), soirée karaoké, et une fameuse dégustation de larves de charançons rouges crues et cuites... mmmm!!!







Après ce petit week-end riche d'expériences je reprends mon chemin toujours vers le nord... en direction du parc national de Similajau situé le long de la côte ouest de Bornéo, où j'espère passer quelques jours de détente. La chance m'accompagnant, je me retrouve seul (touriste) dans le parc pendant trois jours...... paisible solitude avec la nature.....








Puis (non contre toute attente de ma part...) débarque Lara... et la route continue sur onseratoujoursdescrevards.

dimanche 19 avril 2009

LAOS

Je quitte donc la République Populaire de Chine pour le Laos en quête de montagnes et forêts tropicales et surtout d'un lieu calme. Aussitôt la frontière passée (Boten), les visages changent, plus souriants, plus détendus... bienvenue dans la nonchalance typique d'Asie du sud-est.





Je file direct a Luang nam tha empli de bonheur, ce sentiment éprouvé à chaque passage de frontière, l'excitation d'une chose nouvelle, l'esprit du voyage..

A peine arrivé dans le village de Luang nam tha, je suis pris de stupeur! Je descends rapidement de mon nuage, même plus, je rate deux marches et m'écrase face contre terre!! C'est ultra touristique! Mes rêves s'envolent aussi facilement que les épis d'une fleur de pissenlit soufflés par le mistral du pays du Sault et du Ventoux.. (ne vous méprenez pas je suis pas devenu un hippie ni un poète!!! juste une dédicace.. i'm crevard for ever!). Entre mes désirs et mon arrivée de Chine le contraste est trop frappant, il y a des guesthouses à tout les coins de rue, tout est marqué en anglais, et surtout la région est un haut lieu de trek pour toutes sortes de touristes! Force est de constater que le Laos n'est plus un pays pour les backpackers (routards) en recherche de certaines sensations mais un lieu de vacances comme ses voisins, la Thaïlande, le Vietnam... «les clubs med d'asie!».

Après deux nuits je décide donc de m'enfoncer plus au nord dans le village de Muang sing, puis n'en ayant pas assez, de remonter plus encore à quelques kilomètres de la frontière chinoise où je déniche une guesthouse isolée (dénichée parce que je voyage sans guide), au milieu des cultures légumières des villages traditionnels laos avoisinants.





J'y trouve du repos, de la réflexion, agrémentés par quelques ballades dans les villages Ackas et Yaos.





Je serai par deux fois invité (par les employés de ma guesthouse) dans des familles fêtant une nouvelle bâtisse et un mariage. Dégustation de cuisine laosienne et surtout du fameux laolao, alcool de riz tord-boyau faisant partie intégrante de leur culture!!






Malgré cet isolement tant recherché le mal est fait! Je vogue sur une planète pessimiste en observant l'évolution économique de notre ère. Même ici loin de tout, l'économie avance à grands pas, favorisée par une ouverture récente du commerce avec la Chine. Les montagnes sont défrichées pour y cultiver les hévéas, les cultures céréalières sont remplacés par les champs de canne à sucre, et le tout brulé après les récoltes, tuant ainsi la biodiversité végétale et animale des dernières forêts humides de notre planète (discours certes bateau pour certain mais prenant pour moi...).









Après deux semaines je reprends la route vers le village de Nong khiaw, bordant la rivière Nam Ou, situé dans une magnifique vallée aux montagnes escarpées recouvertes de végétation tropicale. Impossible culture sur ces versants... j'apprécie grandement ce lieu.






Mon moral reste plus ou moins le même, sauf qu'ici entouré de touristes (comme moi...) je crache mon venin! J'essaie de sensibiliser les gens sur certains points, notamment sur la consommation abusive de sacs plastiques, de bouteilles d'eau et piles non-rechargeables dans un pays où le mot recyclage n'existe pas!! Une anecdote me vient souvent: beaucoup d'occidentaux sont affligés quand ils voient les locaux jeter les sacs plastiques, surtout lors des transport en bus, et se donnent bonne conscience en jetant les leurs dans une poubelle (qu'on met souvent quelques temps à trouver..). Mais ont-ils pensé où va finir cette poubelle? Evidemment dans la nature, ou brulée!! Trop souvent on oublie de prendre le problème à la base, c'est à dire refuser un sac pour deux bananes ou une noix de coco!! Mon moral est au combat!! Le tourisme irresponsable je le démolis en tongs!

Après dix jours je décide de redescendre vers Luang Prabang, ville inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO .



Les temples bouddhistes sont des éléments incontournables de la ville, de son histoire et de sa culture.





La ville est située sur les rives du Mékong , ce fameux fleuve qui prend sa source au Tibet, est par le débit le 3ème d'Asie et le 8ème au monde. Il parcourt quelques 4500 km et traverse successivement la Chine, le Laos (dont il dessine par endroits la frontière avec le Myanmar et la Thaïlande), le Cambodge et enfin le Vietnam, où son fameux delta débouche sur la mer de Chine Méridionale.



L'atmosphère particulière qui y règne est bienfaisante, j'y retrouve un peu de sagesse et d'apaisement... mais mes idées ne changent pas!!


Il est temps de se diriger en Thaïlande où je dois retrouver ma crevarde de compagne pour aller se prélasser sous les cocotiers en attendant la venue de sa maman....
Le voyage jusqu'à la Thaïlande se fera en deux jours, en bateau sur le Mékong , paisible et agréable...